mardi 21 février 2012

Un instant pour toi

Il est venu le temps d'approfondir mon projet. Je ne suis pas prête de vous expliquer le résultat final, car je désire justement ne pas me mettre de contraintes et bâtir mon projet au fur et à mesure. Je fais donc un travail d'exploration en ayant comme intention d'exprimer un sentiment : l'incompréhension ou l'image que l'on se fait des autres.  En d'autres mots, mon intention est d'inspirer au spectateur une réflexion sur l'image qu'il se fait des gens de son entourage. Connaissons-nous réellement les gens que nous pensons connaître ? Sous chaque visage, se cache une émotion enfouie, un désir réprimé, une incertitude masquée. Je fais présentement cette constatation en approchant des gens dans la rue. Tous me semblent pressés, de mauvaise humeur ou même confiant avant que je les interceptent. Cela est dû pour une part de ma propre perception que je me fais d'eux, puis de l'autre, ce qu'ils projettent lorsqu'ils sont dans leur bulle (pour le moment j'intercepte des gens seul). Puis, lorsque je leur demande si je peux prendre une photo d'eux, la plupart prennent le temps, me font un beau sourire et m'avoue leur malaise.


 Mon projet sera présenté en plusieurs étapes qui formeront un tout. Je souhaite instaurer une intimité déroutante entre le spectateur et les étrangers photographiés ( Je dis déroutante, mais pas désagréable) Ainsi, mon lieu sera choisi en conséquence. Je regardais un film cette fin de semaine dans lequel la réalisation était très axé sur les ambiances. Lors d'un grand souper extérieur, ils avait installés un grand nombre de lumières. L'obscurité agrémentée de milliers de petites lumières était agréable, tranquille et incitait aux moments d'intimité. J'ai donc pris conscience que la lumière joue beaucoup dans les moments d'intimité. Je vais donc explorer les chemins que l'installation de mes photos peut prendre en gardant en tête la lumière. Aussi, j'aime jouer avec la sur exposition et la sous exposition dans mes photos. Cela pour créer une atmosphère ou pour donner l'idée du temps qui passe.








Ma démarche artistique est aussi importante que le produit final, si ce n'est plus, dans mon cas. Ainsi, je note mes émotions et réactions lors de mes rencontres. La première fois que j'ai pris ma caméra à la recherche de visages étrangers, j'ai noté que mes simples réactions (mon texte introspection) car je n'avais pas réussi à aborder les gens. J'étais découragé sur le moment, mais avec le recul je trouve ça plutôt intéressant de voir mes propres barrières. Puis, la deuxième fois, j'y suis allée avec une amie, pour me mettre en confiance. ça a fonctionner. Même si c'était moi qui abordait les gens et qui les photographiait, sa présence me rassurait. Il était alors évident que l'une des intentions de mon travail était aussi d'aller au delà de ses peurs. Je vais moi-même au delà de ce qui m'est inconfortable pour créer quelque chose d'apaisant à regarder. 



Pour ce qui est de l'installation, j'ai plusieurs idées qui me viennent en tête continuellement. Je ne sais pas encore vers où je vais me diriger. J'aimerais évoquer la sensation que l'on ressent quand on se trouve dans une chambre noire à developper ses photos. (Rappel au sentiment d'intimité). J'aimerais aussi projeter le texte au mur à l'aide d'ombre (technique à essayer). Ce que font Tom Nobel et Sue Webster est incroyable. Je désire reprendre leur idée de base, mais pour projeté du texte. J'aime beaucoup que les deux éléments visibles ne soient pas (invraisemblablement) les mêmes.



http://www.timnobleandsuewebster.com/




Une nouvelle référence m'a été donné par Nesrine : Isabel M. Martinez. J'adore ce qu'elle fait. Elle modifie ses portraits et natures mortes pour évoquer le temps qui passe. Visuellement c'est très accrocheur et c'est aussi fort de sens.




http://www.immartinez.com/






1 commentaire:

  1. Excellente mise à jour Marianne. On sent très bien et on voit très bien ton processus de réflexion et de production. Tu auras à nous expliquer tout ça demain. En fait tu pourrais à cette étape çi nous indiquer tes pistes de production ou de mise en situation sans trop fermer les possibilités de la présentation finale. Tant que tu peux produire des images et de la réflexion par tes observations, tu avances. Tranquillement et sans peut être fait d'effort délibéré, ton projet se sera structuré. Il ne te restera qu'à faire des choix parmi les avenues de production. Tu as actuellement des images à plusieurs transformations. Par la mise en scène très naturelle du début. Les photos retouchés et celles qui sont recomposés ou tissés. Le résultat ne dit pas la même chose.
    La question de l'intimité ou de malaise avec le sujet demeure-t-elle centrale? Le temps qui passe n'est qu'un élément secondaire?
    Bref tu es en plein dedans

    RépondreSupprimer